Rapport Combrexelle. CFDT, Unsa, et CFE-CGC saluent la casse des acquis des travailleurs
Manuel Valls l’a annoncé mercredi : une nouvelle loi sur le droit du travail s’appuyant sur le très controversé rapport Combrexelle sera votée l’été prochain. Un pas supplémentaire dans la mise en place d’attaques contre les conditions de travail et les salaires, au travers des accords de branche et d’entreprise. Il n’y a rien d’étonnant à voir le Medef séduit par le projet, mais là, à voir la brochette des syndicats CFDT, CFE-CGC et Unsa applaudir et courir après le gouvernement dans la poursuite de sa politique antiouvrière, il y a vraiment de quoi avoir la nausée.
La CFDT a en effet salué les conclusions du rapport Combrexelle sur la réforme du droit du travai, indiquant qu’il « propose une réflexion intéressante sur les évolutions du droit du travail ». Ce qui s’annonce comme la touche finale du gouvernement, après la loi Macron et la loi Rebsamen, pour tailler en pièce le principe des conventions collectives est ainsi considéré comme une avancée pour Laurent Berger, qui n’en est, cela dit, pas à sa première crapulerie. Et ce sont les mêmes arguments avec lesquels la CFDT a fait avaler aux salariés le passage des accords de compétitivité de l’ANI que Laurent Berger nous ressert « Le vrai sujet, c’est : où sont les meilleurs espaces de création de droits et de protections pour les salariés ? Il faut arrêter de croire qu’on fixera tout au niveau national sans jamais donner de la marge de manœuvre au dialogue social ». Le « dialogue social », envers et contre tout. Celui qui fait passer toutes les pilules, y compris les plus amères. Celui qui maintient l’illusion que « les chefs d’entreprises [peuvent faire] le choix de la négociation sincère, loyale, [qui] pourrait évoluer positivement pour les salariés ».
La CFE-CGC, syndicat des cadres, ainsi que l’Unsa, se couchent également. Tandis que l’Unsa estime que la « logique générale du rapport, mettant au cœur la négociation collective et son développement, va dans le sens de ses préoccupations », la CFE-CGC se dit « dans une démarche d’ouverture et de discussion ». Toutes deux ont assuré vouloir participer activement aux prochaines concertations. Tout est bon pour redevenir les interlocuteurs choyés du gouvernement, quel qu’en soit le prix pour les travailleurs.
Tandis que la collaboration, qui va même jusqu’à l’appel à des contre-réformes va bon train du côté des syndicats « réformateurs », du côté de la CGT et de FO, les réactions restent limitées. Si FO critique « l’inversion des normes » qui ferait passer le code du travail derrière les négociations d’entreprises, il réaffirme cependant sa « bonne volonté » à débattre sur la nature des négociations collectives. En n’évoquant pour l’instant aucune mobilisation, on imagine mal, comment FO compte construire le rapport de force nécessaire pour faire reculer le gouvernement sur ce nouveau projet de contre-réforme du droit du travail. Ce qui démontre une fois de plus que FO n’a rompu que dans la forme avec le « dialogue social ».
Face à l’immobilisme de FO, qui donne ce faisant un blanc-seing au gouvernement, la CGT s’est vertement opposé au projet, et à appeler les salariés à descendre dans la rue et à joindre cette bataille à celle déjà prévue le 8 octobre avec Solidaires et la FSU pour la revalorisation des salaires et des minimas sociaux. Pour faire reculer Hollande, Combrexelle, Macron, et Rebsamen, à charge de l’extrême gauche et des équipes syndicales combatives, en construisant le rapport de force nécessaire, d’imposer à ces directions syndicales de rompre complètement avec la logique du « dialogue social ».