l'ex-PDG Philippe Varin touchera bien une retraite chapeau
L'ancien président du directoire de PSA Philippe Varin, qui a quitté la tête du groupe automobile début 2014, touchera bien une retraite chapeau de près de 300 000 euros par an, alors même qu'il avait déclaré y renoncer, révèlent des informations de presse mardi. Cette retraite supplémentaire s'élèvera à 299 000 euros brut par an en vertu des nouvelles règles sur les retraites supplémentaires mises en place par PSA Peugeot Citroën en 2014, selon le site internet Deontofi.com. Ce montant est d'ailleurs mentionné dans le document de référence 2014 de PSA publié fin mars.
"M. Philippe Varin (...) bénéficie du régime résultant du nouveau règlement ayant pris effet au 1er janvier 2014. (...) Il a fait valoir ses droits à la retraite au cours de l'exercice 2014. À ce titre, il bénéficie d'une pension de retraite supplémentaire d'un montant annuel brut de 299 000 euros", indique ce document. Fin 2013, en partance du groupe automobile alors en difficultés, Philippe Varin avait dû pourtant renoncer aux 21 millions d'euros prévus pour sa retraite chapeau, face à l'avalanche de critiques suscitée par la publication de cette somme colossale.
En réalité, l'ex-président du directoire du groupe a profité de la révision du système des retraites chapeaux de ses dirigeants depuis le 1er janvier 2014, qui a revu à la baisse ces retraites supplémentaires. Mais pour bénéficier de ce nouveau système, Philippe Varin devait afficher au moins 5 ans d'ancienneté dans l'entreprise, "autrement dit, il ne (devait) pas quitter Peugeot avant le 1er juin 2014 pour toucher le pactole", avance Deontofi.com, alors qu'il doit officiellement quitter la présidence fin mars. Or, son mandat a pris fin le 31 mars 2014, lorsque Carlos Tavares a pris la présidence du directoire de PSA.
"Inacceptable"
Selon Deontofi.com, "Peugeot lui signera donc un nouveau contrat de travail pour une mission d'assistance à la mise en oeuvre des accords conclus avec l'État et Dongfeng", groupe chinois qui est entré au capital du Français depuis l'an dernier. Ce contrat, effectivement évoqué par le groupe au moment de l'arrivée de Carlos Tavares, a pris effet au 1er avril et a permis à Philippe Varin de boucler les cinq années nécessaires au versement de cette retraite chapeau. Contacté par l'AFP, PSA-Peugeot Citroën n'était pas joignable pour réagir à ces informations.
Les réactions n'ont pas tardé après les révélations du site Deontofi.com. Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a notamment jugé mercredi "inacceptable" la retraite chapeau de l'ancien patron de PSA Peugeot Citroën Philippe Varin. "Pour moi, c'est inacceptable", a déclaré Stéphane Le Foll, interrogé sur la retraite chapeau lors du point-presse à l'issue du conseil des ministres. "Quelle image, quelle idée on donne de l'exemplarité ?" a-t-il ajouté. "Franchement, quelque part, ça me met un peu en colère", a dit le porte-parole du gouvernement.